De la vomissure du corps à l'amour du corps / Métamorphe, mes origines

S'évanouir à la vue du sang, comme cette expression résume ce que je vivais dans mon corps animal. La répugnance d'aller voir à l'intérieur, les organes, les tissus, ces amas blanchâtres, graisseux, gélatineux, dégoulinants, suants, puants...beurk, beurk, beurk ! A en vomir tellement mon corps ne m'inspirait que fuite et dégout. Et puis la méconnaissance aussi, générant la peur : ne rien savoir sur mon corps, être dépendant d'un médecin, d'un chirurgien, d'un expert, s'en remettre à l'autre pour qu'il s'occupe à ma place de l'entretien de mon véhicule. Si j'avais pu sortir de cette boite, cette prison de chair, vivre sans ! M'en débarrasser sans mourir, mais surtout ne pas être obligé de le subir ! Ne pas écouter ni entendre ce morceau de mort putride et suintant ! Je n'avais aucune confiance dans ce cercueil, il semblait d'ailleurs me le rendre au centuple ! A force d'être renié, il n'avait qu'une seule façon de se faire entendre de moi : me faire mal. Alors à ce moment seulement, contrainte et forcée par la douleur, j'essayais d'entrer en relation avec toi, mon corps. 

Mais je ne comprenais rien, que ce soit au niveau énergétique ou physique, j'avais toujours l'impression que j'en faisais trop ou pas assez : je mangeais trop de ceci ou pas assez, je me plongeais trop dans telle activité ou pas assez. Rien ne tenait, tu semblais aller vers la décrépitude et la fin, quoi que je fasse, quoi que je pense. Tu étais comme un ennemi, un étranger menant sa propre vie, semblant me détester : pourquoi me faire souffrir sinon ? Et j'avais beau essayer de t’apprivoiser en conscience, même s'il y avait du mieux, je ne te comprenais pas, et je n'avais pas envie de mettre mes mains dans le moteur, les boyaux, la salissure...une photo d'ADN en couleur, qu'est-ce que c'est joli ! Mais toi, dans tes principes intérieurs, ça n'avait rien d’artistique et de beau...

Maintenant que je suis moi-même, que je me souviens de qui je suis, je vois comment je t'ai vomi, comment il n'était pas question pour moi de t'accorder de l'importance et du respect. J'évitais tout simplement de penser à toi, j'évitais cette confrontation avec ma matière, sous peine de haut-le-cœur, d'aversion, d’exécration...

Comme tout ce qui était sous ma peau me terrifiait ! Il est évident que cela ne pouvait pas fonctionner, que je n'aurais jamais pu transformer mon corps, accéder au principe de la mutation ADN, en refusant de m'y incarner. 

C'est fait, je m'y incarne, j'y plonge avec une délectation naturelle, sans une once de recul désormais. Je vibre d'amour pour ma matière, je n'en ai plus honte, elle ne m’embarrasse plus, les odeurs et orifices, les moiteurs et les pertes, les substances poisseuses, le grouillement des cellules, tout cela est embrassé et habité. C'est beau, c'est magnifique ! Sacré au-delà du possible ! Vivant, tellement vivant ! Et aimant, tellement aimant !

Ce n'est plus seulement un espace vécu en conscience, c'est instinctif, car même si je voulais ne pas vibrer cet amour pour mon corps animal, je ne pourrais même plus dorénavant ! Je vibre ! Je t'aime, je suis ce corps ! Il n'existe plus de séparation entre mon corps dharmique et moi-même, je ne peux pas ne pas m'aimer, ce n'est même plus un choix, un potentiel, un désir...mon corps animal est sacré et non-répugnant, c'est ma nouvelle réalité. 

Code : bien faire la différence entre le corps conscient que l'espace spirituel nous apprend à travailler et à aimer, qui est quelque part fantasmé et magnifié, et le corps animal, qui lui est vibratoire, fait de tripes et de viscères, d'os et de substances matérielles diverses, qui est tel qu'il est dans ses fonctions, instinctivement vécu donc. Dans la dimension karmique, le corps conscient nie le corps animal, le rejette, ne le connaît pas, et le remet entre les mains d'experts extérieurs.

C'est un passage tout en puissance, une merveilleuse histoire qui débute. Ma nouvelle âme dharmique, incarnée dans un corps animal pur, innocent et sacré, jouit de sa matière, de l'atome à la cellule en passant par la particule. 

Pour cette étape, je me suis aidée de cartes anatomiques : le corps tranché façon puzzle en image, ces dernières me permettant de m'approprier l'intérieur de mon corps, ses entrailles, sa substance, ses os...plus un corps conscient, plus un corps fantasmé, plus un corps éthérique ou énergétique, non, mon corps de sang. Mon corps intérieur, mais pour de vrai cette fois, dans le vrai sens du terme : les viscères, les organes, et tout ce qu'il y a "dedans".

J’apprends donc à ressentir des morceaux de mon corps, ceux qui me repoussaient autrefois. C'est magnifique, car une fois que je me focalise sur un espace, même minuscule, je le ressens vibratoirement. Je ressens mon corps, je vis et je vibre mon corps !

Et puis bien évidement, je sais tout sur ce corps-vaisseau désormais, je l'écoute, je l'entends...je ne comprends pas mon corps, je le sais ! Cela ne m'empêchera pas de recourir à d'autres mains pour l'aider à vivre à partir du bien être uniquement (le corps de souffrance, c'est terminé), car il est difficile de se masser le dos soi-même par exemple. Mais ce que je veux-dire par là, c'est que je me rétablis dans la puissance vibratoire de mon corps animal, je n'ai plus besoin de personne pour m'aider à vivre mon corps d'amour, je le connais par cœur...

Donc actuellement, je fais mes courses dans la mémoire karmique : moi qui en conscience, ne mange plus d'animaux depuis 15 ans, je me retrouve dans le corps d'une sorte de loup ancien, carnivore, agressif...animal. J'ai donc laissé de côté mes espaces de conscience habituels, et j'ai mangé de la charcuterie, de la viande. Ce n'est pas que mon corps en avait besoin pour une question d'équilibre alimentaire, c'est que pour me fabriquer un nouveau corps, j'ai besoin d'aller piocher dans une banque de données animales : mon corps doit se souvenir de l'instinct, il doit retrouver ses muscles légers lui permettant de courir, de chasser...je me retrouve donc avec l'envie de grogner, de mordre, de griffer...de vivre. Il n'y a plus de jugement face à moi-même dans cet espace animal, juste la capacité d'être le plus en phase possible avec mon environnement tramique.

Quel est mon but en réactivant ce corps animal spécifiquement ? Il n'est pas question de revenir à cet état, il a été vécu, il fut parfait, mais je passe à autre chose : il s'agit de donner à mon corps d'enfant actuel, un rapport au corps instinctif, sans aucune forme de rejet ou de dégout, avec des muscles et une ossature qui croissent naturellement, tout en gardant ma conscience infinie en tant que cellule originelle invibrée en mon être extratemporel. Ce corps de loup karmique contient certains codes que je peux intégrer à mon corps animal en construction, en les ajustant à ma nouvelle humanité. Déjà, je cesse à nouveau de manger d'autres corps, il n'est pas prévu que je sois cannibale dans le nouveau cycle :) 

Je commence à sentir mon corps muter instinctivement vers le meilleur pour lui, sans que je n'ai à faire d'effort : mon corps d'enfant grandi en actionnant toutes ses capacités vibratoires, sans plus les restreindre à travers une conscience de rejet ou de limite. 

Métamorphe, mes origines : je me souviens, puisque je suis de nouveau moi-même...je me souviens d'être ce que je nomme un extratemporel, vivant en dehors d'une ligne de temps déjà préétablie et constructeur de mes propres lignes de temps. Je me souviens de ma forme humanoïde originelle, je me souviens d'avoir fabriqué un corps animal dans lequel je me suis glissé, je me souviens d'être un métamorphe dans la matière.

Qu'est-ce qu'un métamorphe : "le métamorphe est généralement un être ayant la capacité de modifier son apparence physique. La métamorphose est un thème courant depuis l'antiquité dans de nombreuses mythologies, religions, folklores, ainsi que dans la culture populaire moderne telle que la science-fiction et la fantasy".

Alors il ne s'agissait pas réellement de modifier mon apparence physique à l'origine, mais de m'insérer, de me matérialiser dans une forme projetée par mes soins.

Puis, avec le temps instauré, je me suis comme "endormie en la bête", et la bête a commencé à se transformer, à accéder à la conscience, à devenir un animal-humain. J'ai incorporé à l'interface de l'âme, un outil quantique de "presque" auto-évolution : la strate de l'esprit, gérant les karmas à répétition, les reprogrammations dans l'espace des limbes, et l'enregistrement du travail encore à effectuer dans le principe du purgatoire. J'ai prévu un portail de mutation, la vieillesse, ce programme menant à la mort du corps-animal dans le premier protocole de transformation karmique, et à la résurrection éternelle, dans le second protocole dharmique. Le corps d'un vieillard karmique est celui d'un enfant dharmique, mais ce "secret" devait être oublié, afin que l'évolution psychique de mon humanité puisse avoir lieu.

J'ai lu "par hasard" ce livre il y a quelques mois, il m'est tombé entre les mains lorsque je faisais mes courses. Il m'a marqué, je savais que j'étais cela ou que je voulais être cela, c'était flou encore. Toute ma genèse semblait vibrer comme quelque chose de perdu et d'enfin retrouvé : un mâle et une femelle appariés, un corps animal sexué, une innocence et une force vibratoire intense, et moi, la conscience, l'être, vivant cette puissance animale...

Pourquoi ce temps karmique, pourquoi cette métamorphose ? Parce qu'à l'origine, j'habitais un corps animal, il s'agissait d'un véhicule atomique qui me permettait de goûter à une autre forme d'existence, à une autre forme d'amour, plus physiques, plus matricielles, plus temporelles. Le fait d'avoir fait en sorte de "disparaître" de mes propres corps, de les laisser aller à une évolution plus ou moins naturelle, me permet aujourd’hui, non pas d'habiter ce corps animal humain, mais d'être ce corps...quelque part, dans ces feux de l'enfer sur terre, je me suis forgé une nouvelle façon d'être, une nouvelle façon de me matérialiser, moi, l'extratemporel. Le corps animal HUMAIN est un aboutissement de tout ce processus...

Au cours des âges, la bête n'a donc cessé de revenir à une conscience éthérique, souhaitant oublier son corps. Désormais, la conscience accepte son vaisseau animal, je redeviens un métamorphe spontané. 

La bête et moi ne faisons plus qu'un. Et c'est prodigieux d'amour et de liberté.

Mesnet Joséphau-Charrier

MOI = JE = nous = cellule originelle

6 avril 2022

Attention : ces textes sont anciens, ils représentent une réalité momentanée, souvent obsolète (ou plus complète) quelques années plus tard. Ainsi, parcourir l'ensemble de mes blogs dans un moment présent absolu.